Guadeloupe: N'attendez pas qu'il soit trop tard

 

Il y a quelques mois je vous écrivais sur l'importance d'être propriétaire et ce que ça entraînait. 

Dans cet article j'ai souhaité vous en dire un peu plus sur les conséquences et à nouveau tirer sur la sonnette d'alarme. La Guadeloupe étant un petit archipel j'aimerais qu'on prenne plus sérieusement conscience du problème.

Pourquoi bon nombre de communes deviennent de plus en plus inaccessibles en Guadeloupe?

Nous avons tous remarqué que depuis quelques années qu'il y avait une flambée du prix de l'immobilier dans des villes telles que Saint-François (la plus onéreuse de l'archipel), Deshaies, le Moule, Sainte-Anne, le Gosier pour ne citer qu'elles.  

Ce phénomène se produit lorsqu'il y a une forte demande et peu d'offres de ventes immobilières dans une ville.

Mais vous aurez également remarqué que bon nombre de propriétés situées "à la campagne" se vendent tout aussi bien. Le prix y est généralement plus abordable et la situation géographique est assez correcte car situé à proximité de commodités / centre ville. Il faut noter qu'en Guadeloupe tout n'est pas si loin que ça en vrai.

Il faut également souligner qu'avec l'installation de personnes non originaires du territoire, cela a fait bondir le prix de l'immobilier ce qui est normal. Ces personnes vendent leur bien et trouvent leur bonheur dans les îles (quelques années auparavant peut-être, pas sûre actuellement).

PETIT EXEMPLE: 

Un non originaire de l'île a acheté le terrain de tata ( cf: CLIQUEZ ICI  ) trois fois rien, il a fait de gros travaux pour faire un business. Il y a quelques temps, ça rapportait mais depuis peu (deux années environ), ça ne marche plus. Du coup que faire ? Cette personne veut vendre.

Ayant fait de gros travaux sur le terrain acheté pour une bouchée de pain, il se doit de faire une plus-value (ce qui est normal). Mais cette personne doit s'aligner sur le prix du marché. Et étant donné qu'il y a cette fameuse règle de l'offre et la demande ce qu'il a acheté par exemple 80000 euros vaut désormais dans les 500000 voire (beaucoup) plus. Vous pensez que j'exagère ? Quoi de mieux que de demander autour de vous et de jeter un grand coup d'œil sur les sites concernés?

Après cet exemple, voyez-vous où je veux en venir ?  

Pendant ce temps-là, nous locaux, on patauge dans des successions. Oui, encore ce mot qui doit bien énerver les notaires. Parce que c'est toujours la même chose. On aurait dit un mauvais sort, nou maché an lè an pinèz. Rester sur un terrain en indivision et y construire son bien en coup de main ça semble plus simple apparemment. Mais n'oubliez pas que le temps à bien changer. Tout est plus cher, la main d'œuvre n'est pas forcément celle d'antan lontan, les lois, etc. mais surtout les conséquences que cela engendrent. 

Je ne peux que vous conseiller de vous adresser à un notaire. 

Mais avant ça petit bonus, 

Si c'est une indivision ("L'indivision, qu'est-ce que c'est ? Après un décès, le patrimoine du défunt est en indivision, s'il y a plusieurs héritiers. Cela signifie que les biens de la succession appartiennent indistinctement à tous les héritiers sans que leurs parts respectives ne soient matériellement individualisées." SOURCE: economie.gouv.fr)

Faites en sorte de trouver un terrain d'entente AVANT LE DÉCÈS, ayez recours à la médiation, ou autres. Il faut trouver des solutions car les conséquences peuvent être lourdes surtout si vous faites l'objet d'une saisie administrative à tiers détenteur (SATD). Car en effet, il y a des impôts à payer que vous demeuriez dans vos retranchements ou non.

Si l'on a déjà des problèmes familiaux, et s'il faut rajouter que nous ne sommes pas très procédurier, on ne risque pas de s'en sortir. Les biens familiaux à l'abandon, c'est très glamour (et le pire, il y en a pas mal très bien situés) mais le graal, ne rien laisser comme patrimoine et se plaindre de voir des gens qui mesurent le potentiel de notre archipel venir s'installer. C'est audacieux. 

Je m'adresse aux ainés, les mèt a manniok (n'est-ce-pas ?)

Laisser un patrimoine à ses descendants, c'est faire preuve d'intelligence et bienveillance. N'attendez pas un décès ou d'avoir 90 ans pour envisager de faire des donations. Parce que je suis sûre que vous connaissez le chemin des études notariales lorsque la personne décédée laisse un héritage monétaire. 

Et pourtant, vous connaissez les problèmes que NOUS locaux (surtout la jeune génération) rencontrons sur notre île. Il s'agirait de faire bouger les choses, de s'organiser. 

Etant donner, que le financement de l'achat d'un bien est un parcours du combattant pour certains, avoir un bien issu de la famille serait déjà pas mal (dans le cas où il y en aurait bien sûr). Car, le plus souvent ces personnes sont obligées d'être locataire. Si la location correspond aux critères voulus c'est tant mieux mais dans le cas contraire ?

Ce qui fait que la descendance de ceux-ci se retrouvent sans rien. Tout en sachant que la précarité est grandissante sur l'île.

"La Gwadloup sé tan nou" sé sa nou ka di n'est-ce pas ?